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Curtis Saldago (US)
Blues -RAPPORT FRANCAIS
Château d'Oupeye
(21-03-2023)
reporter & photo credits: Paul Jehasse


info club: Château d'Oupeye
info band: Curtis Saldago

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Je ne peux mieux faire que d’introduire la venue du maître Curtis Salgado par la remarquable et complète introduction du Château d’Oupeye ASBL (merci)

« Chanteur, harmoniciste, auteur-compositeur autant influencé par le blues que par la soul ou le rythm’n’blues, Curtis Salgado est un artiste d’exception totalisant plus de 40 ans de carrière musicale au plus haut niveau.

Un parcours véritablement multiforme puisqu’il a fait partie du groupe du légendaire Robert Cray, parcouru en tous sens les Etats-Unis avec Carlos Santana ou Steve Miller, sans parler de ses expériences personnelles (9 albums en solo) et d’avoir aidé (et inspiré) John Belushi à créer son rôle pour le mythique film « The Blues Brothers ». Le magazine Blues Revue définit sa musique « tel un R&B triomphant et joyeux ". La revue Living Blues ajoute pour sa part que "Salgado navigue dans la soul dynamique, les ballades chaloupées et les grooves funky avec une égale confiance… »

J’ajouterai juste qu’il a commencé sans longue carrière, pour ce jeune homme de 69 ans, à la tête des Nighthawks avant de passer avec Robert Cray. Venant de Eugene/Portland Oregon il créera les Stilettos en 1991 sur le label JRS. Pour revenir à John Belushi, le premier album de The Blues Brother, « Briefcase Full of Blues », est dédié à Salgado, et le personnage de Cab Calloway dans le film « The Blues Brothers » porte le nom de « Curtis ».

Salgado a été nominé pour quatre des Blues Music Awards 2009 de la Blues Foundation, dont Soul Blues Male Artist of the Year et Soul Blues Album of the year pour son album, Clean Getaway. En 2010, Salgado a remporté le prix Soul Blues Male Artist of the Year, qu'il a remporté à nouveau en 2012. En 2013, il a remporté le Blues Music Award pour le BB King Entertainer of the Year, Soul Blues Male Artist et Soul Shot a remporté « Soul Blues » album de l'année. D’où ici la chance d’avoir ce personnage attachant devant nos mirettes.

Aujourd’hui donc, en ce premier doux jour de printemps, nous sommes très heureux de le recevoir et pour moi de le revoir après avoir fêté son anniversaire chez un ami de Stokay St Georges, il y a quelques années déjà.

Le concert démarre sur l’imparable instrumental de présentation « BB Shuffle », et enfin il est là, s’appropriant la scène directement, devant ses accompagnateurs du soir, Fabrice Bessouat à la batterie, Anthony Stelmaszack (guitare), Mig Toquereau (basse) et Roel Spanjers (Claviers).

Pas personnel du tout, il rend déjà un hommage rock  au « Killer » avec « I Don’t Do That No More » et repris dans son album de 2021 « Damage ». Viennent ensuite « No Body But You » et « Both Sorry Over Nothing » repris sur son album “ Escapade Propre” pour le second. “I Found A New Love” de Lonnie Lee est interprétée de façon magistrale, tout comme « Drivin In The Drinvin Rain » une de ses compositions personnelles. Ce premier set, pour moi, semble être passé en un quart d’heure alors qu’il a duré 55 minutes, tellement l’emprise de Curtis est permanente sur l’assemblée.

Une petite interruption est la bienvenue, tant nos gosiers son râpeux de sécheresse.

Sans presque de transition, voici lancé le second set avec la présence de Tony seul à la guitare et de Curtis au chant et harmo pour deux chansons pleines de retenue intime, dont notamment « Baby Please Don’t Go » de Big Joe Williams. Après cela, vient directement « Walk A Mile In My Blues » un slow blues rageur, une fois n’est pas coutume, mais qui doit beaucoup à l’interprétation magistrale de Mr Salgado et venant tout droit de son album “The Beautiful Lowdown”.

Alors va s’enfler encore plus le jeu des 5 acteurs présents sur scène avec des affrontements entre Tony (guitare rageuse) et Roel (claviers survoltés), le tout contrôlé et inspiré par Curtis. Suit une Composition de Sonny Boy Williamson « Too Young To Die » où l’harmonica de Curtis se mélange aux réminiscences de celles de Williamson. Mr Salgado revient à une de ses compositions avec « What Did Me In Did Me Well » de l’album « Damage » Mig est là pour imprimé un tempo soutenu aidé en cela par Fabrice qui frappe adéquatement sur ses fûts rendant encore plus le rythme effréné par moment. Roel n’est pas en reste avec ses solos très remarqués comme ceux de Tony toujours à bon escient et parfois décisifs.

Nous avons droit à un concert exceptionnel et l’assemblée ne s’y trompe pas et réagi positivement à toutes les transitions. Nous avons droit aussi à « 20 Years Of BB King » de l’album (Clean Getaway) et où le picking de Tony est bluffant car difficile à imiter de celui de BB ; suivi d’un Boogie Woogie d’anthologie où ici encore l’intro de Roel est imparable et Curtis s’époumone en hurlant « Hi Oh Hy Oh Silver », repris en cœur par le public déchaîné. Ensuite sont encore interprétés quelques morceaux choisis avec «  Summertime Life » et « Born All Over » de O.V.Right pour le deuxième. Il y a aussi une chanson de Little Johnnie Taylor « You Need Another Faver ». Un set qui se termine laissant le public médusé qui se demande encore où il se trouve.



Mr Salgado et son band viennent alors nous achever avec un Rock en Roll des origines « Slow Down » de Larry Williams (très apprécié par Curtis).

7Une soirée où Mr Salgado a su monter le niveau à son paroxysme et pouvant être considéré « High Level ». Je le nomme souvent « Velvet Voice », mais ici il ne s’est pas ménagé cette voix, malgré les représentations qui se suivent à un rythme soutenu.

Un concert qui fera date au Château !!! Bernard on en redemande déjà !!!